En avant (vers la fin des âges)
Marc AYNIE
Mars 2013
Ce texte remporte le concours "poèmes sur le temps" !
J’ai vu une à une les pendules tomber en poussière
Aiguilles à terre, inertes et molles, comme exsangues, vidées de secondes,
Aiguilles à terre, inertes et molles, comme exsangues, vidées de secondes,
Des métronomes en déroute, des horloges éteintes à jamais
J’ai senti les ombres avancer, étirées à l’infini depuis une clarté élastique
la translation sans fin des rais de lumière sur mes hardes
qui passaient, s’effaçaient, puis revenaient sur moi pendant des jours et des jours
à travers les excroissances végétales expansées en amas sauvages,
garder tant bien que mal contact avec une lucarne de ciel bleu, si loin là-haut
tandis que la ronde du monde battait la mesure d’un devenir autoproclamé
partout autour, au silence de mon espèce,
répondait les bruissements de la vie foisonnante pour laquelle j’étais devenu relique encombrante
amputé de mes congénères, hostilité de ces yeux qui me fixent par paires,
par paquets de dix ou colonnes de cent,
le seul allié est un visage croisé dans l’eau lisse d’un point d’eau
Me faire rappeler, si je le sais encore, ce que je suis
cela a été, cela fut, cela aurait pu devenir
sous les rayons roses de la dernière des aubes,
un chapitre s’abroge en secret dans le murmure inaudible
du dernier des fous marmonnant à son propre reflet
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