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Têtue par Clio



C'est un rêve, une folie, une chimère

Têtue, je le poursuis avec acharnement

Pourtant au fond de moi, je sais bien que je mens

Mais je ne veux pas croire qu'avoir est notre mère

Je refuse d'être de tous ces gens , indifférents

Mais bien moi même, une ingénue, avec un rêve

Même s'il est incroyable, grâce à lui je me lève

Et regarde le monde avec des yeux d'enfant

Et si au loin de lourds nuages menacent,

Mon rêve me protège de votre réalité

Contre vents et marées, je peux tenir ma place.

Je me noierais plutôt que de l'abandonner

Car sans lui, je perdrai mon humanité

Et je deviendrais, comme vous, un zombie damné.


Les voyages en train par Clio

Je déteste les gares, elles sont sales, bruyantes et pleines de monde.Pourtant, chaque fin de semaine, je rejoins ce lieu honni. La gare est l'antichambre d'un voyage des plus agréables. En effet, le train est un moyen de transport silencieux et reposant (en règle générale). Une fois que je suis montée dans le train, je peux sortir mes cahiers, mes stylos et commencer à écrire.

Je décris les mondes magiques qui naissent dans ma tête, je les remplis d'elfes et d'enchanteurs. Parfois je tente d'esquisser mes personnages ou mes paysages sur des pages vierges mais mon coup de crayon est pitoyable. Souvent je me dis que si j'ai autant d'imagination c'est pour compenser ma maladresse physique. Bref quand je dessine c'est la catastrophe.

Quand je suis montée dans ce train ce, je n'avais aucune idée de ce qui se passerait. Comme d'habitude, j'ai sorti mes cahiers puis je me suis aperçue que mon voisin regardait par dessus mon épaule. Quand j'ai voulu gribouiller le héros de mon histoire à grand renfort de soupirs et de ratures, il a ricané. Je me suis tournée vers lui, probablement avec une mine offensée.

Il m'a adressé un sourire rayonnant d'innocence.

« Je peux lire ? » m'a-t-il demandé en m 'arrachant le cahier des mains.

« Bah, quitte à se moquer, autant que ce soit pour quelque chose... »

« Où est le début de cette histoire ? »

J'ai feuilleté rapidement pour lui indiquer la page.

Pendant qu'il lisait je le regardais ; il semblait vivre l'histoire. C'était un garçon de mon âge, la vingtaine, fin, très fin comme un bonhomme en fil de fer. Comme c'est la dernière de mon cahier, les pages qui suivaient étaient vierges. Il m'a pris un stylo et a commencé à dessiner. Avec un bic noir, il a tracé les personnages, tels qu'ils vivent dans ma tête. Puis il a créé des paysages, des cités et j'ai vu les lieux que j'ai construits avec mes mots. Je le regardais, fascinée, dessiner ce que j'avais toujours imaginé.Quand il s'est arrêté, je me suis sentie vidée.

« Comment as-tu fais ça ? »

« De ? »

« Tout ça !? Ce que tu as dessiné, comment tu as fais ? »

« C'est ce que ton histoire m'a évoqué, pourquoi ? »

« Pourquoi !? Tu viens de dessiner, au bic, mieux que je ne l'aurais rêvé, tout ce que j'ai imaginé dans cette histoire. »

« C'était facile, le texte est vraiment clair et très beau »

Je me suis sentie rougir sous le compliment. J'ai secoué la tête et perdu l'usage de la parole. Je voulais lui demander de tout lire pour obtenir tous mes personnages, tous mes lieux en couleurs.

Je pourrais peut-être imaginer enfin les suites de mes histoires. Je m'imaginais enfin libérée de mes histoires inachevées.

Quand il m'a dit que c'était son arrêt, je n'ai pas pu retenir un cri de désespoir. Il m'a regardé, avec le même sourire innocent qu'au début de notre conversation.

« Tiens voici mon blog, envoie un peu ce que tu fais, je te le dessinerai. »

Voilà comment un vendredi après-midi, le train a changé ma vie.



DÉVIANTE

Clio
Juillet 2013



Je suis ce que l'on appelle dans mon univers, une déviante. Je déroge au mode de pensée unique en vigueur. J'ai le malheur de penser que mon corps m'appartient au lieu de l'offrir à la communauté. Depuis les années 2050, chacun doit satisfaire les pulsions qu'il suscite chez les autres, qu'il soit homme ou femme et que ce soit conscient ou non. En effet, selon nos historiens, les guerres atroces qui ont déchiré l'humanité avant notre ère étaient le fruit de la frustration.

Les déviants comme moi sont enfermés dans des camps de redressement ou nous sommes toujours nus et punis si nous ne satisfaisons pas les désirs des uns et des autres. J'y ai fait mon premier séjour après avoir refusé de perdre ma virginité avec l'homme qui m'avait été assigné. J'ai été contrainte de la perdre avec un de mes geôliers. Je me suis juré de ne jamais plier. Le second a eu lieu à 17 ans pour avoir giflé un homme qui m'avait tripoté dans le métro. J'ai du être transférée à l'infirmerie du camp pour des hémorragies diverses. Lors de mon prochain séjour, je serai majeure, ils passeront à la drogue. Je deviendrai une de ces zombies qui s'offrent à n'importe qui contre un peu de came.

J'ai décidé de prendre les devants. Ce soir c'est mon anniversaire, ce soir, je sors le grand jeu, escarpins, mini-jupe, chemisier moulant, chignon retenu par une pique à cheveux très aiguisée. Je sors dans la rue. Un homme m'interpelle, visiblement intéressé. Il baisse son pantalon, je le regarde dans les yeux, tire lentement sur ma pique à chignon. Il me serre contre lui, je sens son désir répugnant contre ma jambe. Je réprime le haut-le-cœur qui me vient et je plante la pique dans sa gorge. Le sang s'écoule à gros bouillons. Je retire l'instrument, le regarde fascinée et le plante dans ma propre poitrine, juste au dessous du téton gauche. Ma vie s'achève dans une intense satisfaction.




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