ALGOHALLUCINOSE











Marc Aynié
Juin 2013

Souffrez, ma gente dame, ma belle amie,
Depuis l’aurore où je vous mire
Jusqu’au crépuscule où s’achèveront nos jours
Recevez, déposé à vos pieds, le témoignage de mon amour
Souffrez, mon exquise, de grâce, d’envisager cette douce hypothèse
De consentir à la compagnie d’une âme se languissant de vous
Pauvre hère succombant à vos délicats stratagèmes
Arpentant les sillages à votre suite où  s’étire l’ombre de votre silhouette
Je la vénère, pauvre fou, cette obscurité  qui vous appartient encore
Habillant ces décors traversés de la sombre esquisse de vos émouvantes courbes
Passent les heures et les saisons, passe l’air frais de l’hiver naissant
Entre les branches mortes des arbres mis en sommeil
Aiguilles des ramures bientôt couvertes des flocons de décembre
Souffrez, ma tendre, alors que mes chances s’amenuisent,
D’entendre encore les murmures de cet inopportun duquel vous détournez le regard
…Mais vous n’offrez à mes échos désespérés qu’un mur d’indifférence froide
Avez-vous seulement senti sous vos pas ce cœur céder lorsque vous l’avez pour de bon piétiné ?
Qu’importent désormais vos raisons, qu’importent mes élans.
Les années ont passé sur cet exil décrété  par un orgueil bien supérieur à votre beauté
Il ne reste que des fantômes d’amères désillusions
Peuplant les lieux vides dans lesquels je n’ai que trop erré
A présent vous voilà vieille, flétrie, et livrée à vous-même. 
Ce carcan de solitude qui a si bien su me séquestrer
Finalement vient de vous prendre dans sa sinistre nasse 
Soyez la bienvenue au sein des ombres dans lesquelles vous m’avez traînée.
Souffrez, ma gente dame, ma belle amie.
Souffrez.




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