Par Chloé D
Par ce texte, je tiens à rétablir une vérité. Nous avons tous été bercés enfant par de belles histoire auxquelles nous souhaitons toujours croire en grandissant. Mais la vérité est tout autre et je ne peux vous laisser un instant de plus dans vos illusions.
Je vais vous raconter un bout de mon histoire et ne m’en voulez pas de briser vos rêves, mais il est temps que vous soyez conscients de cette grande entourloupe.
Je suis Cybelle, princesse de Trifouilly-les-Oies. Vous ne connaissez pas ce royaume ?! J’entends déjà mon père, le roi, crier au scandale en apprenant cette nouvelle. Et ma pauvre mère, la reine, n’en parlons pas. Complètement dépressive, bourrée d’anxiolytiques, je l’imagine déjà se jeter par la fenêtre si quelqu’un venait lui faire savoir qu’elle n’est et ne sera jamais connue. Quelle triste image… Mon père, tout rouge, hurlant les pires obscénités, touché dans son égo (enfin jusque là, rien de nouveau sous les tropiques de Trifouilly), et ma mère agonisant, ou plutôt faisant semblant d’agoniser, car avec la chance qu’elle a, elle aura atterri dans les ordures, le camion poubelle passant juste à ce moment là pour la réceptionner lors de sa défenestration. Finalement, j’adore cette image. Je m’en vais juste après vous avoir raconté mon bout d’histoire, leur annoncer que leur royaume est inconnu de tous. Quelle joie !!
Mais je dérive, ce n’est pas de mon cher papa et de ma chère maman dont je souhaitais vous parler, mais plutôt de ma Fée marraine Clotilde. Je vous vois déjà l’imaginer telle la Fée Clochette et son petit body vert sexy ou encore telle la sympathique Fée marraine de Cendrillon, avec ses bonnes petites joues que l’on a envie de pincer. Je vous arrête tout de suite. Ma marraine ressemble plutôt à… Je vais tenter de rester objective dans ma description. Ma marraine Clotilde ressemble comme deux gouttes d’eau, à Jean-Pierre Pernaut avec une perruque blonde qui se balade avec une robe rouge et longue de drag queen. Autant vous dire que depuis qu’elle s’est penchée sur mon berceau, je fais cauchemar sur cauchemar.
« Ma petite fille, je serai là quelque soit tes soucis et tes malheurs pour te réconforter et te protéger. »
Maintenant, essayer d’imaginer Jean Pierre Pernaut avec une perruque blonde et une robe rouge vous dire cette phrase et vous comprendrez mon traumatisme.
Et il faut l’entendre chanter quand elle lance ses charmes, ça n’a rien d’un chant de rouge-gorge et du Bibbidi Bobbidi Boo de Cendrillon. Quand elle chante, c’est plutôt un cri éléphantesque d’un koala en rut. Si vous n’arrivez pas à le visualiser, je vous invite à aller voir sur Internet c’est assez incroyable.
Enfin, chez moi, ce n’est pas les citrouilles qu’elle transforme en carrosse, mais les boîtes de cassoulet qu’elle transforme en vélo.
FÉE CLOTILDE : On est dans un monde moderne ma petite chérie. Les carrosses, c’était le temps d’avant. (Relisez maintenant cette phrase avec la voix d’un koala en rut ou d’un sanglier c’est pareil, et fermez les yeux pour imaginer Jean-Pierre Pernaut avec une perruque blonde et une robe rouge. Maintenant je vous laisse continuer le dialogue en gardant tout ça en tête.)
MOI : Alors pourquoi pas plutôt une voiture. Ça serait quand même plus pratique et plus rapide pour aller à mon bal d’anniversaire. Le vélo ça va être compliqué avec ma robe et mes pantoufles de verre, qui font d’ailleurs archi mal aux pieds soit dit en passant. Je ne comprends toujours pas comment Cendrillon a réussi à danser toute une soirée avec ça.
CLOTILDE : Les voitures, ce n’est pas du tout écologique. Comme tu le sais, le temps est venu de prendre soin de notre planète.
MOI : Dans ce cas, une voiture électrique, ma petite fée préférée que j’aime de tout mon cœur.
CLOTILDE : Oh mais tu m’agaces à la fin !! Tu n’es jamais satisfaite de ce que tu as. Dans ce cas, je reprends tout et tu iras à pieds à ton bal d’anniversaire. »
Sur ces mots, le vélo est redevenu une boîte de conserve et je me suis retrouvée toute nue dans la cour du château, sans robe ni chausson de verre, à la vue de tous les domestiques qui passaient par là. Un vrai cauchemar qui se réalise.
Les fées n’ont vraiment rien de fantastiques, ce sont des êtres tout à fait ordinaire. Elles sont inutiles et ne représenteraient aucune perte notoire si elles venaient à disparaître. Alors arrêtez d’écouter ces bruits de couloir sur les contes de fées et libérez vous de ces illusions. Je vous remercie d’ailleurs par avance de votre soutien dans le cadre de la pétition que nous avons créée avec quelques copines princesses et que vous trouverez sur le site : lesféesmarrainechainoninutileducycledelavie.fr. Nous n’avons encore que très peu de signatures, alors je compte sur vous.
Mais je pense que le pire dans les belles histoires que l’on nous raconte enfant, n’est pas le mensonge sur les fées, c’en est un tout autre, et auquel inconsciemment, nous les femmes, nous croyons toute notre vie.
La suite de cette histoire s’adresse en priorité, à toutes ces célibataires endurcies qui attendent éperdument leurs princes charmants. Je vais vous avouer une chose mesdames, une chose que votre psy vous a déjà sûrement dite, et si personne ne vous l’en encore dit, il est justement temps d’aller voir un psy ou alors d’entrer au couvent : « Les princes charmants n’existent pas, c’est un mythe ! ». Si un homme y ressemble à tout point de vue, fuyez, c’est un trompe l’œil !
Comme vous l’avez compris, je suis une princesse et qui dit princesse et fée, dit prince charmant. Or, je peux vous certifier que le prince qui m’a sauvée le soir de mes vingt ans d’un sommeil profond lié à un problème de transit intestinal (je m’étais en effet ingurgitée toute la boîte de cassoulet, ça aurait été dommage de ne rien en faire), n’avait rien d’un prince charmant. C’est vrai qu’un problème de transit rend compliqué la rencontre avec un prince charmant. Mais Alain, prince du royaume de « Encemiroir » (vous avez compris le jeu de mots. Si non, mettez-y mon prénom et vous comprendrez. Et si vous avez oublié mon prénom, je vous invite à relire toute mon histoire depuis le début. Qui a dit que les princesses étaient susceptibles ?), n’avait rien de l’homme de rêve avec son crâne chauve, son nez cassé et son ventre bedonnant. Pourtant, quand il m’a tendu ce verre rempli de SMECTA, j’en ai eu les papillons dans le ventre (ou c’était peut être encore dû aux problèmes de transit), mais surtout j’en suis tombée folle amoureuse.
Non, non n’imaginez surtout pas un happy end à la Disney : « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Je vous ai dit que tout ça n’était qu’illusions. N’avez-vous rien retenu de mon histoire ?
Alain et moi avons vécu deux merveilleux mois ensemble, fous amoureux l’un de l’autre, enfin surtout moi. Il a fini par me plaquer comme une mal-propre pour s’enfuir avec Clotilde – Jean-Pierre Pernaut – la fée. « Ce sont les aléas de la vie », comme il me l’a gentiment indiqué dans son texto de rupture. Quel %$^£@# !
Depuis cette rupture, je me suis isolée non pas dans un couvent, mais dans la plus haute tour du château, telle ma copine Raiponce, et j’attends, comme une âme en peine… vous vous demandez ce que je peux bien attendre. Je vous laisse l’imaginer, mais ça fait déjà dix ans que j’attends…
Vous connaissez ce fameux dicton : « faites ce que je dis, pas ce que je fais. ».
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