I
Les p’tits papiers qu’on a laissé tomber
Des poches percées ou des mains fatiguées
S’écoulent, ce soir, dans la pluie, le brouillard
Et suivent, hagards, les bordures des trottoirs.
Vies chiffonnées au hasard de ma ville,
Mots repliés sous les pas d’une fille...
Imagine-toi si elles avaient mémoire,
Toutes les histoires qu’elles pourraient raconter
A ceux qui passent... les bordures de trottoirs !
Ref.
Vies chiffonnées au hasard de ma ville,
Ces p’tits papiers m’interpellent, qui défilent
Sans sourciller… vers quel oubli ?
II
Elles ont tout lu avant de digérer,
Au long des rues, tous ces petits papiers :
Les rires, les pleurs, les morceaux de poème,
Une course à faire, un rendez-vous bohème,
Quelques factures, une dent à arracher...
Et tous ces bouts de vie qui courent sans but,
Abandonnés sitôt qu’à peine vécus,
Se retrouvent donc à tous les coins de rues
L’un contre l’autre... Bien qu’hier inconnus.
III
Serrés, pressés, comme sur un quai de gare,
Attendent, patients, le moment du départ. ;
La pluie s’écoule et rejoindra bientôt
La bouche ouverte pour engloutir ces mots.
C’est là qu’un jour, tout à fait par hasard,
Les mots d’un poète ont donné rendez-vous
A un pauv’type, errant en mal d’espoir :
Il s’est baissé, ramassant le petit bout
Qui l’attendait pour remplir son devoir.
IV
T’imagines pas, ce soir, comme il était,
Assis, en larmes de l’avoir retrouvé
Son p’tit bonheur, au bord de ce trottoir :
Juste trois lignes, déchirées d’un carnet,
Qui, comme un signe traversaient les nuages,
Interpellé par ce petit sonnet
Pas même entier, il retrouva courage :
« Tu n’es pas seul pour porter le fardeau,
Relèves-toi et redresses ton dos !
Final :
« Tu n’es pas seul pour porter le fardeau,
Pas obligé de peiner sous ce poids ;
Autour de toi, le monde peut être beau !
Lève les yeux, les miens n’attendent que toi !
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