LA VOIX

Geoffrey Van Hecke
http://www.monpetitediteur.com/librairie/livre.php?isbn=9782748392142
Juillet 2013


Des lumières percent l’épais brouillard qui a envahi la campagne. Ce sont les phares d’une voiture. Curieusement, le véhicule s’arrête aux abords du manoir. Un homme et son enfant en sortent. La difficulté qu’il éprouve à se déplacer et son visage ensanglanté indiquent que l’homme est blessé. Néanmoins, il parvient à rassembler toutes ses forces pour porter le bambin, qui n’a pas l’air de comprendre ce qui lui arrive, et arrive à la porte délabrée du manoir. Il la frappe désespérément, mais sans réponse. L’inconnu décide alors de retourner sur ses pas mais se ravise aussitôt, en se rendant compte qu’il est cerné par les marais, qu’il n’y a aucune âme qui vive dans les environs.

L’environnement est inhospitalier, impression soutenue par la présence de cette forêt noire. Quels dangers abrite-t-elle ? Dans l’obscurité, anéanti par la solitude, le désespoir, l’épuisement, l’homme s’imagine les choses les plus horribles.

Après plusieurs minutes, il parvient à entrer. A sa plus grande stupeur, l’intérieur du bâtiment est somptueux. Cuirs, trophées de chasse, soieries, marbres et ors s’étalent dans ce décor digne d’un palais du dix-neuvième siècle. Pourtant, aucun signe de vie, l’endroit semble paradoxalement bel et bien abandonné et désert. L’homme, qui n’a plus la force d’admirer la splendeur des lieux, s’écroule dans le grand lit moelleux de la chambre contigüe au salon. Tout comme sa progéniture, il s’endort instantanément.

Un violent coup de vent fait trembler la demeure, à tel point qu’une fenêtre s’ouvre et s’écrase contre les grosses pierres du mur, faisant voler les vitres en éclats. Les deux étrangers, trop profondément endormis, ne s’en rendent même pas compte, pas plus qu’ils aperçoivent l’ombre gigantesque que le tourbillon de vent vient d’abandonner dans la pièce, comme un esprit livré à son triste sort.

Environ deux heures après le passage de la tornade, l’homme est arraché à son sommeil par un bruit inhumain provenant du couloir. C’est le hurlement désespéré d’une femme qu’on assassine ! Pris de panique, l’inconnu prend son enfant sur ses épaules et se prépare à affronter le danger. Il s’engage dans le couloir. La voix s’est tue. Le jardin fleuri qu’il distingue sur sa gauche le rassure un peu. Cependant, ce moment d’apaisement ne sera que de courte durée. En effet, une vive inquiétude le submerge, ses membres se mettent à trembler, lorsque des hurlements de loups déchirent la pénombre froide et bleutée que la pleine lune impose sournoisement. Immobile depuis un certain temps, il reprend courage, déterminé à découvrir la clé du mystère, à aider cette malheureuse femme, s’il en est encore temps, et décide d’ouvrir chaque porte.

Après avoir ouvert toutes les portes donnant sur cette partie du hall, l’individu, tenant à peine sur ses jambes, se retrouve de l’autre côté du passage, devant une grande porte en bois. Son cœur bat à tout rompre. Il sait, après avoir fouillé minutieusement toutes les autres pièces sans résultats, que la clé de l’énigme se trouve derrière cette porte. Sa main moite actionne lentement la poignée. Il a l’impression que son cœur va exploser. D’un pas hésitant, l’inconnu fait irruption dans une pièce où règne un silence pesant. Mais d’où provenait donc cette voix ? Soudainement, les mêmes cris et hurlements transpercent à nouveau ses tympans. Sans hésiter, il s’élance à la vitesse d’un éclair sur le voile qui cache la réponse à sa question. Il reste bouche-bée, reprend sa respiration et éclate d’un rire hystérique, nerveux, incontrôlable…. Toutes ces peurs pour… Un poste de télévision !



3 commentaires:

  1. Un thriller bien écrit (malgré une fâcheuse répétition ligne 8) mais que l'on imagine dans un cadre plus vaste car quel est le rôle de l'enfant ? Qui est cet inconnu ?

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  2. Un texte intéressant. Mais il aurait peut-être fallu donner un peu plus de substance au personnage principal en le nommant par exemple et aussi en donnant un rôle véritable à son enfant. De plus cette situation, si elle a le mérite de laisser la surprise de la chute, me parait assez peu vraisemblable. Ce n'est pas assez "fouillé". Malgré tout, je pense qu'il y a matière à quelque chose de pas mal du tout avec ce texte.

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  3. Ambiance bien rendue, mystérieuse à souhait. Un bémol, concernant l'enfant : je n'avais pas suivi qu'il accompagnait son père ( je le croyait seul dans le manoir ...) Problème de liens. Bravo pour cette chute qui semble déconnectée du contexte.

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