En 2014... open the doors ! Par Sophie Reymondon



Après le blues de 2012, le malaise de 2013, attention :
qnic ertauq siort sued nu orze… en 2014, open the doors !
Qui êtes-vous ? Oui ! Vous ! Le savez-vous ?
Moi ? Je m’interroge : suis-je bien encore un être humain ? Un être, oui, puisque je
respire, mais humain ? Je ne sais plus, je commence même à en douter fortement !

Car qu’est-ce qu’un être humain en 2013 ? La question est pertinente et mérite qu’on s’y
attarde. Quoique… ! Le problème est que si on prend son temps pour réfléchir, on risque
fort de s’éloigner d’une des qualités fondamentales de l’homo modernus qui veut qu’il
faille toujours courir et ne jamais s’attarder : agitation et accumulation sont les deux
mamelles de l’Homme moderne.
Soit ! admettons que je n’aie pas cette qualité (ce qui expliquerait mes doutes sur mon
hypothétique moderne humanité) et poursuivons, prenons le temps, choisissons nos
mots, tergiversons lentement pour bien goûter aux nuances, savourer chaque hésitation,
approfondir le propos.

Est humain, ce qui est le propre de l’homme et qu’on ne retrouverait donc pas chez
les autres espèces animales. On peut donc déjà exclure l’empathie, la compassion, qui,
plus que de notre humanité, relève de notre animalité. Le souci du bien-être d’autrui
n’est pas l’apanage de l’homme. Regardez la tigresse du Bengale nourrir des porcelets
orphelins, la chatte réchauffer des canetons perdus, l’éléphant guider de sa voix un
congénère aveugle et désorienté, n’est-ce pas de la belle "humanité" ? Admirez la danse
des abeilles qui débattent, en toute démocratie, du choix de l’essaim ; ou bien l’invitation
du singe capucin au partage de son frugal repas avec des moins chanceux que lui ; ou
encore les tendres soins de l’hippopotame auprès de l’antilope qu’il vient de sauver
de la noyade, n’est-ce pas de la belle "humanité" ? Rudyard Kipling nous racontez déjà
la loi de la jungle et nous émerveillez avec l’histoire de Mowgli élevé au cœur de cette
empathie sauvage, si pleine d’ "humanité". Mais l’Homme moderne… où en est-il ?
l’Homme moderne peut se préoccuper d’autrui… si, si, il a encore cette animalité-là !

Alors, si ce n’est notre "humanité", qu’est-ce qui fait "l’humain" ? Notre capacité
cognitive complexe ? Notre faculté à associer des mots et à leur donner sens ? Notre
talent à jouer de paradoxes ? Voyez par exemple la « maison », oîkos en grec ancien.
Qu’en avons-nous fait ? Un abri, un havre de sécurité, un lieu d’épanouissement,
comme nous le suggère l’écologie, la science de la maison, le logos de l’oîkos ? ou bien
un marché d’échange, un terrain de compétitivité, un lieu de concurrence, comme le
suggère l’économie, la loi de la maison, le nomós de l’oîkos ? Pourquoi faire simple
quand on peut faire compliquer : l’humanité ne serait qu’un synonyme de shadokité ?
Car après tout, à en croire Wikipédia, « Les Shadoks sont excessivement méchants et
idiots. Ils construisent des machines improbables qui ne fonctionnent pas. La liste de ses
inventions est longue : la cosmopompe destinée à pomper le cosmogol ; la machine à
pilules, qui faillit coûter la vie aux derniers rescapés Shadoks, etc. ». Cela ne vous rappelle
rien ?
L’humain a inventé les guerres fratricides, les lois du marché supérieures aux droits de
l’homme, l’indépendance égocentrée… et certains pompent, pompent… quand d’autres
meurent, meurent. Eco-nomie et Eco-logie, des mots frères occis more !
Il y a vraiment de quoi en perdre son latin, ou plutôt son grec ancien, Ga Bu Zo Meu !

Quand je vous disais que je doutais !
Je suis un être, oui ! Mais, après le blues de 2012, le malaise de 2013, je n’ose m’associer
au genre humain s’il oublie l’écologie et ne jure plus que par l’économie.
Je suis un être, oui ! Et comme la sève de la vie coule toujours dans mes veines, je
cherche la lumière. Alors ? Décompte ? qnic ertauq siort sued nu orze… en 2014, open
the doors ! Telle sera ma devise, car en dehors de nos carcans, retrouverons-nous peut-
être enfin le véritable sens de l’humanisme…

1 commentaire:

  1. Sophie Reymondon25 avril 2014 à 23:50

    Mise en page décalée, dommage pour la lecture qui est plus difficile... Désolée ;-)

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