Raconte nos vies
Fanny Tosoni
Novembre 2012

Dans la vie, il faut savoir ce qu’on veut.

Moi j’étais plutôt dans l’optique de rester dans le flou au moins jusqu’à mes 30 ans.

Bien sûr, c’était sans compter sur les parents qui, dès nos 5 ans nous demandent ce qu’on veut faire plus tard.

Alors tout le monde répond la même chose (Princesse, chevalier, acteur, chanteur…). Personnellement, quand cette question me fût posée, j’étais en panne d’inspiration, et venant de cueillir une pâquerette, j’ai répondus « Fleuriste ».


Tout mon entourage disait que ma réponse n’était pas commune et mes parents cherchaient déjà des écoles dans les environs, pour les études.

J’avais 5 ans.

Aussi, quand j’ai décidé 3 jours plus tard de devenir trapéziste, ça a fait un scandale dans ma famille et j’ai du taire ce lourd secret.

Puis après, en grandissant j’ai décidé que j’allais devenir kinésithérapeute parce que le nom était fun. Et même après avoir eu la définition de ce métier et le nombre d’années d’études, je n’ai pas changé tout de suite d’avis.

A chaque fois que je massais quelqu’un, il me disait que je le faisais très bien.

Logique.

On ne va pas dire à une fillette de 10 ans qu’elle va rater sa vie parce que le métier qu’elle veut n’est pas fait pour elle parce qu’elle a une méthode de massage « spéciale ».

Spécial.

C’est le mot utilisé par les adultes qui ne veulent pas dirent franchement ce qu’ils pensent (en mal) de quelque chose ou quelqu’un. Ils prennent parfois les enfants de haut, comme s’ils « ne connaissaient rien à la vie ». Je l’admets, ce n’est pas totalement faux. Mais tout de même, les enfants voient beaucoup de choses que les adultes ne comprennent pas.

Et ces choses sont souvent magnifiques.

Rappelez-vous du Petit Prince.

Mais lorsqu’on devient adulte, on est obligé de changer notre vision du monde, alors on passe à côté de pleins de choses merveilleuses.

Comme les amis imaginaires.

Qui n’en a jamais eu ?

Moi je n’en avais pas, alors j’en ai inventé 3 parce que je croyais que c’était anormal de ne pas en avoir.

C’était Bebec, P’tit Loup et Miaou.

Bebec était une espèce de corbeau noir (comme ceux que je dessinais à 4 ans, donc carrément horrible). P’tit Loup était un loup gris avec le ventre blanc. Et Miaou était… eh bien oui, une petite chatte bleue, quelle originalité !

Mon grand-père me demandait souvent s’ils étaient là.

Parfois, je disais qu’ils étaient partis tous les 3 en vacances pendant quelques mois, histoire qu’il arrête avec sa question.

Je me rappelle les avoir enfermés tous les 3 dans le placard de l’entrée de chez mes grands parents maternels, par inadvertance.

Je m’en suis terriblement voulu.

Et puis, bon courage pour se faire pardonner par des animaux tout droit sortis de votre imagination.

Les bisous et câlins étaient exclus étant donné que les animaux étaient, comment dire… transparents.

Depuis ce jour, je ne les ai plus jamais vus.

Les pauvres.

J’étais triste.

Enfin non, pas tellement. Je les avais imaginés pour faire « comme tout le monde ». Pour ne pas être exclue de la société dès mes 4 ans.

Parce qu’on peut être exclu de la société lorsqu’on est enfant.

Si, je vous assure.

Dès la maternelle, si on ne mange pas du sable, de la colle ou du papier, on n’est pas comme les autres.

Oui, j’ai testé le papier. Mais rien d’autre !

Et puis arrive l’école primaire, où si tu n’as pas le sac chipie à roulette tu ne peux pas avoir la classe.
Je me rappelle mon enfance ; à 6 ans, la seule chose qui m’importait c’était de trouver une bonne ruse pour éviter de prendre une douche.

J’aimerais tant retourner à cette époque d’insouciance où notre seule envie était de jouer à chat dans la cour de récréation et où notre seul problème était qu’il n’y avait plus de carambars au nougat dans la boîte à bonbons. Enfin, à la différence que cette fois je prendrais une douche sans faire de caprice.

Je veux redevenir une petite fille.

J’envie maintenant cette période nommée l’enfance, parce qu’on avait le droit (ou plutôt l’obligation) de faire la sieste. On n’était jamais content, de cette sieste, alors on criait, tapait du pied, bien que cela ne changeait absolument rien, enfin pour mes parents.

Maintenant on ferait tout pour avoir un « cours obligatoire sieste ».

Alors on brave les interdits, on fait nos rebelles, comme tout adolescent qui se respecte. Et on dort en cours.

Non, ça ne marche absolument pas, vous pouvez vous rassurer, les parents. On se fait de suite éclater. Totalement normal.

Notre vie ne va pas s’arrêter pour un manque de sommeil (quoique…).

La vie est un peu comme un kinder surprise : on la croque à pleine dents, puis on y découvre la surprise, l’intérieur, le fond. Parfois (souvent), la surprise est totalement naze. Mais parfois (rarement), on peut trouver une merveilleuse surprise qui nous attend, comme quand on a les figurines des schtroumpfs. Ou encore mieux, une figurine POKEMON (Salamèche, bien sûr).

Et c’est fabuleux… Mais tellement rare !

Alors on n’a plus qu’à vivre sans nos jolies figurines schtroumpfs et Pikachu. Je ne sais pas pour vous, mais moi j’y ai survécu !

Juste pour écrire aujourd’hui, et décrire la vie comme on la ressent. Et bien sûr aussi tout ce qu’on a pu ressentir, ce qu’on ressent, et les sentiments futurs.

Je pensais un jour que si, dès notre naissance, on avait une photo et un nom de l’homme (ou la femme, pour les messieurs) auquel on est destiné(e), la vie serait bien plus simple.

Bébé, on demanderait juste quels jouets cet individu posséderait, parce que s’il n’a pas les nouveaux Playmobiles, on ne l’envisagera même pas !

Adolescent, on regarderait sa photo sur facebook, ou twitter et on dirait « Quoi ? Je vais me marier avec ça ? Mais il a l’air naze ! ».

Parce que, bien sûr, tous les adolescents que nous sommes ou que nous avons été sont totalement blasés sur chaque point de leurs vies.

Mais bon, on n’a ni le droit au nom, ni à la photo. Dans ce cas, on attend. Encore. Encore. Oui, on attend longtemps. Pour les personnes peu patientes en amour, connus aussi sous le nom de « cœurs d’artichauts », cette étape de leur vie est plutôt compliquée.

A vouloir se précipiter sur tout ce qu’on peut trouver, on risque de réellement passer à côté de l’amour qui nous attend.

C’est comme ça que j’en ai conclus qu’il ne faut pas précipiter le destin.

Même si vous êtes un célibataire endurcis de 58 ans n’ayant jamais connus personne dans sa vie.
Tout arrive un jour si on y croit.

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