Sur le fameux tapis rouge des artistes placé à l’entrée du couvent où se déroulait la cérémonie, étaient installés Blaquais Déquerre, sponsor officiel des stars, spécialisé en ravalement de façades et travaux de gros œuvres, ainsi que Carreau-Ligne Contable, influenceuse mode totalement démodée mais ultra déridée.
Nénéky Tien-tousseul avait fait le déplacement et était apparue telle une fée clochette avec sa robe de la marque Rallatouf, rehaussée de chaussures griffées Kasslagueul.
Deudeu Quhi, sa rivale mais néanmoins amie, venait de débarquer dans une superbe tenue de sa composition, inspirée par Laidie Ghagha, en cassoulet déstructuré.
Avec les saucisses de Toulouse montées en corset et des haricots en guise de traîne, elle se la pétait grave et était ravie de mettre un vent à ses rivales. Son manteau, un Trenchdelar véritable, complétait l’ensemble.
Elle était suivie de près par son compagnon, le publiciste Aipar Féfèrkaka. Ils avaient enfin décidé d’officialiser leur couple après des jours à couler un bronze pour statufier et démouler le cake qui avait servi à mettre en transit leur relation. Cela n'avait pas manqué de faire grand bruit dans le journal Benaordure tant lu par les fans.
Alain Rouge-Gorge, le faux chanteur qui avait créé la plus grosse entourloupe du siècle en chantant en playback lors de l’émission VoiKassé, produite par TF1, faisait son apparition en roulant dans sa Fove Auto bien carrossée, avec airbag design intégré et son intérieur gainé en cuir véritable.
Tout ce parterre d’invités étaient venus présenter leur condoléances à la maman des enfants de l’animateur qui, depuis, était devenue arrière-arrière-grand-mère. Elle commençait en être en rut dès que les beaux mâles s’approchaient un peu trop près de son fauteuil roulant. Pour éviter quelques aléas que ce soit, la vieille avait été collée à son siège avec une glue spéciale fournie par le sponsor du jour.
Quand elle déambula dans les allées pour regagner sa place avant la cérémonie, on pouvait l’entendre marmonner : “libérez-moi !”. Elle donna de la voix quand il fut question de chanter les louanges de son défunt mari et tout le monde comprit qu’il n’était pas question de la libérer mais bien de la décoller. Faut dire qu’avec la colle mélangée à la transpiration, ça faisait ventouse...
La cérémonie fut retransmise sur les smartphones et autres tablettes offerts par la chaîne contre une caution de cent patates afin de pouvoir verser quelques larmes sur l’hologramme de cet amoureux du terroir et de la France profonde. En réalité, il était surtout applaudi par trois petits vieux qui passaient par là, occupés à jouer les curieux.
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